C'est deux fois plus de travail mais c'est deux fois plus d'amour (dixit les parents de jumeaux en général)

Je crois qu'avoir des jumeaux est le truc le plus frustrant qu'il m'ait été donné de vivre.
Tu bosses comme une dingue pour que leurs vies soit à peu près normales, leurs assiettes à peu près bonnes, leurs fringues à peu près propres et leurs nez à peu près mouchés... Mais tu ne peux pas leur donner autant que tu donnerais à un enfant singleton. Tu ne peux pas les prendre avec toi partout. Tu ne peux pas les porter dans tes bras autant que tu le voudrais. Tu ne peux pas faire tout ce que tu aimerais. (C'est vrai pour tous les parents de plusieurs enfants probablement, mais avec des jumeaux tu as la simultanéité des besoins à gérer et c'est complexe !)

Il y a probablement deux fois plus d'amour puisqu'il y a deux fois plus de petites personnes... Mais c'est si dur d'en profiter. 
Et puis ils sont tous les deux. Ils s'aiment tous les deux. Et ça n'est pas toujours facile de se positionner là-dedans...
Et c'est un drôle de deuil à faire pour une maman. Ils m'aiment, je le sais bien... Mais ils se sont aimés avant même de me connaître.

Deux fois plus d'amour mais deux fois moins de temps pour en profiter. C'est con non ? 

Quel courage vous avez ! Moi je n'aurais pas pu.

Celle-là je l'adore.

J'ai envie de me barrer en laissant la poussette en travers du passage... 
Si tu en avais, tu ferais comme tout le monde, tu gèrerais comme tu peux.

Il y a des moments où je suis une maman-qui-déchire... Où je suis fière de mes gosses et de nous.
Et puis évidemment, il y a les moments où tout le monde pleure (moi y compris), où tout le monde crie (moi pas la dernière)... Et où je me dis que je ne pourrais jamais...

Et puis finalement je continue. C'est mieux comme ça je crois !

C'est beau... Mais chez les autres !

Non, j't'arrête tout de suite. Chez moi aussi c'est beau ! 

C'est éreintant, épuisant, et parfois même un peu décourageant...
Mais ça pétille, ça vit, ça rit ! Ca se serre les coudes et ça se mord... C'est beau et c'est d'ailleurs ce qui nous fait tenir.
Deux petits êtres ainsi liés par la vie et le destin. Qui se connaissent, se comprennent, se câlinent. 
La force et la joie qu'ils se donnent sont belles.
Et j'ai la conviction que de s'aimer ainsi, aussi tôt, aussi inconditionnellement, leur permet d'aimer les autres encore mieux. Parce qu'ils savent que c'est tellement mieux de ne pas être seul.

Mon dernier message ici date d'il y a un peu plus de sept mois...

Sept mois c'est votre âge aujourd'hui. Et cela explique un peu ma longue absence.

À sept mois Lucien se retourne... Mais pas Ernest... Et c'est presque votre seule différence ! Vous n'êtes pas des jumeaux identiques mais c'est fou ce que vous pouvez vous ressembler.

Vous riez beaucoup. Vous vous enfoncez le poing (pas toujours le votre) dans la bouche pour apaiser les gencives douloureuses. Vous êtes gourmands et mangez comme deux petits cochons. Vous n'aimez pas trop être sur le ventre. Vous ne dormez jamais mieux que quand l'autre pleure ou gazouille juste à côté... Vous tapez des pieds dans le bain, soufflez sur la cuillère et riez de nous voir tous mouillés ou salis. Vous êtes fascinés par Rosalie - et c'est réciproque! Vous êtes toujours contents, vous ne pleurez presque jamais. Vous vous endormez facilement tous seuls pour trois siestes et de longues nuits. Vous totochez un peu trop à mon goût. Vous aimez qu'on vous embrasse, vous fermez les yeux et offrez votre cou (Lucien surtout). Ernest aime qu'on ne s'occupe que de lui quand on lui donne un biberon et se déconcentre facilement alors que Lucien aime l'animation qui semble le stimuler...

C'est incroyable tout ce que l'on découvre avec vous...
C'est fou comme notre vie a changé depuis vous.
On est encore drôlement fatigués (quel rythme) mais tellement comblés et heureux...

Un jour on vous racontera les regards et les sourires tellement plein de bonheur et de fierté que nous échangeons, avec l'amoureux, quand on se retrouve au deux extrémités du lit et que nous vous tenons entre nous tous les trois... Alors il n'y a plus ni fatigue, ni peur, ni doute... Juste l'immense fierté d'être vos parents et la joie de vous voir si parfaits !

Joyeux miniversaire mes petits zouaves.

C'est l'histoire d'une vieille dame très seule.
Elle met du maquillage rose.
Elle porte des vêtements pas très propres, pas très neufs et pas très à la mode.
On la regarde un peu de travers dans la rue.
Elle n'est pas très jolie. Sa voix est hésitante...

Elle a beaucoup de temps puisque dans sa vie, il n'y a personne...
Alors elle tricote. Elle tricote des chaussons de bébé...
Mais elle ne connaît pas de bébés.
Elle est seule.

Mais puisqu'elle s'ennuie. Et qu'elle a du temps.
Elle tricote. Elle tricote des chaussons de bébé...

Quand elle a fini une paire, elle la met dans un sac en plastique.
Et puis elle sort se promener.

Elle regarde les gens.
Elle préfère le printemps. Parce qu'il n'y a plus de manteaux.
Elle regarde le ventre des gens.
Elle regarde le ventre des femmes.

Quand elle en voit une avec un gros ventre rond elle s'en approche.
Elle dit "pardon de vous déranger mais j'ai remarqué que vous attendez un enfant".
Sa voix hésite. Ses yeux aussi.
Souvent on lui répond "Merci mais je n'ai pas le temps".

Mais parfois, ça arrive, on lui sourit, on lui dit "oui"...
Alors elle sort son petit paquet en plastique et elle offre les chaussons pour cet enfant qu'elle ne rencontrera peut-être jamais...
Il lui arrive d'être désolée parce que les chaussons sont roses et que c'est un garçon...
Ou parce qu'elle n'a qu'une paire à offrir et qu'il y a des jumeaux dans le ventre...

Mais elle est heureuse de vous faire ce cadeau.
Elle dit que peut-être vous vous recroiserez...
Elle vous souhaite une bonne journée.
Et elle s'éloigne comme elle est venue. Hésitante. Un peu lente...

La vieille dame et les petits chaussons...

Je ne suis pas très présente ces derniers temps par ici...

Pour ceux qui suivraient, s'il y en a, pardon !

Pour deux raisons bien particulières j'ai mis le blog entre parenthèses quelques mois :
Il y a cette drôle de grossesse qui occupe évidemment beaucoup mon esprit et mes journées et que, par superstition je n'ai pas très envie de partager ici.
Il y a cette drôle de vie qui est la nôtre en ce moment : l'Amoureux à Paris que nous retrouvons un week-end de temps en temps, Little R. et moi 800 kms plus bas chez mes parents.

Nous sommes à une semaine de nous retrouver tous les 3...
Et à quelques-unes de plus de nous rencontrer tous les 5.
Je me suis lancée dans mes premiers travaux de couture...
L'été arrive.
Les 2 ans de Little R. aussi.
Il y a cette petite fille qui change si vite...

Bref, j'ai plein de petites choses à vous raconter...

Alors je vais revenir bientôt (et un peu plus souvent) par ici...

* Et je partage avec vous ces deux photos prises aujourd'hui... C'était la canicule ! 

Courrir après un ballon dans les graviers.

Prendre les oeufs et faire de la luge avec ta grand-mère.

Jouer dans ta chambre pendant des heures.

Regarder le ciel, y voir la lune, les étoiles, des oiseaux ou des parapentes.

Tomber sur des canards, des chèvres et des poules en se promenant.

Sortir faire du vélo quand tu veux, sans craindre les 5 étages du retour.

Déjeuner dans la neige au soleil avec tes poupées.

Ca y est mon amour, j'ai tenu ma promesse...
On est dans le Sud qui te va si bien !
Je ne t'ai pas mouchée depuis bientôt trois semaines. On a même arrêté le traitement contre l'asthme.

Tu rayonnes.

Tu as un chat et une balançoire rien qu'à toi...

Je te fais juste une deuxième promesse : bientôt, très bientôt, ton Papa nous rejoindra !

Tu as presque 20 mois et tu n'as aucune conscience de ce qui s'est passé ces deux derniers jours.

Je n'ai pas allumé la télé ni la radio en ta présence. Tu es allée à la crèche comme chaque semaine. Tu n'as pas pas, bien que vivant dans un quartier concerné, été confrontée aux forces armées déployées un peu partout.

Un jour peut-être, dans quelques années, nous parlerons de ces deux journées noires.
De ces hommes assassinés lâchement, bruyamment. De ces innocents.
De cette attaque frontale aux valeurs qui font le pays dans lequel tu es née, dans lequel tu grandis et dans lequel, je l'espère, tu seras heureuse.

A ce moment là le temps aura passé et je saurai, je l'espère, trouver les mots pour te dire la profonde tristesse. L'angoisse immense.

Je n'oublierai pas de te dire alors ce que tu as fait pour moi pendant ces deux jours-là.

Ton sourire.
Ta gourmandise.
Ta peau douce.
Ton odeur.
Tes fous rires n'importe quand.
Tes cris de joie devant une planche de gommettes.
Tes dessins.
Tes bisous avec les dents.
Le chocolat qui coule dans ton cou.
Tes petits bras autour de ma nuque.
Et la réaction des bébés que je porte quand tu me fais un câlin...

Grâce à toi je n'ai pas oublié que la vie est belle.
Malgré tout. Malgré tous ceux qui tentent de l'anéantir.
Grâce à toi je sais que l'espoir ne meurt pas.
Grâce à toi je crois.

Le monde est beau ma douce.
Tu verras !

Se remettre en question à chaque pas.
Affronter bien en face les remords, les regrets et les doutes.
Reconnaître ses failles.
Essayer de s'améliorer, toujours.
Y parvenir, parfois.

Voila ma Douce, en quelques mots, ce que je vis depuis que je suis ta Maman.

J'enchaîne les erreurs, les colères et les pleurs...
Puis les fous rires, les câlins et les mots doux...

Mais, je voudrais te dire, mon Soleil, que chaque fois que je trébuche, c'est malgré moi, que tout ce que je suis de bien, c'est pour toi.

Je t'aime à l'infini et pour toujours.

Maman.

On s'est pointés à l'échographie avec une seule pensée :
"Pourvu qu'il aille bien"

La sonde sur mon ventre a vite montré un être à l'écran.
L'émotion, même pour une deuxième grossesse, est intacte.

Je me suis dit que ce bébé devait être drôlement grand pour qu'on le voit toujours à l'écran quels que soient les mouvements de la sonde. L'échographiste s'est tournée vers nous après quelques secondes, deux doigts levés // le signe de la victoire ? // elle nous a dit :

"Il y en a deux"

Silence
Regard
Cri du coeur :
"Oh putain ! "
(Je sais, ce n'est pas glorieux comme réaction, mais c'est comme ça)
Eclats de rire...

Voila.

On va avoir des jumeaux.

Et vous ? Ca va ?...

* Image empruntée au site http://fr.tintin.com

19 mois.

Je ne pensais pas continuer ce petit rituel des miniversaires au-delà de tes 18 mois mais tu changes tellement et si vite que j'ai eu envie, ce mois-ci encore, de faire ce petit bilan !

Tu es toujours une petite fille gourmande, enjouée, gaie... Mais tu es aussi, parfois, timide et un peu colérique !
Depuis quelques temps, tu ne m'appelles plus "maman" mais "ma"... Ca m'agace et ça t'amuse ! Quand je viens te chercher à la crèche, tu fais comme si tu ne me voyais pas et tu continue tes jeux... Puis quand je te dis que ce n'est pas très gentil ou que ça me fait de la peine, tu tends les bras pour me faire un câlin. Tu veux que l'on gôute tout ce que l'on te prépare à manger avant de le tester toi-même... Tu as découvert les crayons de couleurs et tu passes des heures à dessiner ! Dès que tu es prête le matin, tu cours faire la jolie devant ton père qui, invariablement, te dis que tu es merveilleuse. Tu as découvert, "grâce" à ta grand-mère Bibiche, les joies de l'iPad et de TroTro... Depuis tu réclames beaucoup "KoKo" et tu pleures dès que ça s'arrête (du coup on cache l'iPad et on ne regarde plus rien devant toi) ! Tu es fascinée par le sapin de Noël ("papin") et ravie d'avoir un petit cadeau tous les matins en ce moment ! Tu adores que je te brosse les dents et que je te coiffe : quand je t'apporte de nouvelles barrettes, tu veux toutes les mettre en même temps. Tu dis "collants" parfaitement bien et "boulon" pour bouchon... Tu adores les clémentines et les yaourt au lait de brebis mais tu refuses de manger ceux à la vanille ! Tu recommences à mordre ton doudou et à baver beaucoup... Je pense que les dernières molaires ne sont plus loin !

Joyeux miniversaire mon grand soleil !

Ils fleurissent un peu partout sur Internet et j'avais donc très envie de me lancer, moi aussi, dans un calendrier de l'Avent homemade...

Le voilà donc, finalisé ce week-end...

Des pochettes en kraft, de la corde, du masking tape rouge et blanc, un feutre argenté...
Une fenêtre et une tringle à rideau ! Et le tour est joué.

A l'intérieur des petites choses trouvées ici et là...
Des barrettes qui brillent, un livre de Noël qui fait de la musique, des marionnettes à doigt et tout un tas de petites bêtises inutiles mais tellement amusantes.

Et vous ? Il est comment votre calendrier ?